Wednesday, April 14, 2004
En Nous Cherchant
J’ai de la chance. Je suis née dans cette période de l’histoire de l’histoire de notre pays, un siècle après des luttes créaient des héros, un siècle après la patrie a obtenu son indépendance. Je suis partie de la génération qui est libre pour diriger sa propre direction. Mais aussi, je suis de la génération perdue, dont l’identité est déchirée par le passé et dont l’avenir n’est pas encore déterminé.
Ma génération est un produit de quatre cent ans d’obscurité pendant lesquels tous ceux que mes ancêtres croyaient étaient effacés par leurs vainqueurs. Leur façon de vivre, leur culture et inévitablement leur identité étaient remplacées par celles des Espagnols et des Américains.
Qu’est-ce qu’on sait de notre culture pré coloniale ? Rien ? Presque rien ? Comment s’identifie-on au passé perdu ? Comblant le vide, nos colonisateurs ont inculqué leur propre culture, leurs goûts, leur religion, même leurs défauts. Est-ce que vous pouvez imaginer passer quatre cents ans en apprenant votre infériorité ? Ces colonisateurs étaient tellement convaincants que nous les croyons jusqu’à présent.
D’ailleurs, je ne me suis pas rendue compte que c’est vraiment difficile de penser en une autre langue. Il y a un éloignement entre mes mots et mes pensées. Ironiquement, les mots formant et animant les images dans ma tête sont en anglais. Est-ce à cause de l’éducation imposée par les Américains ? Cette institution qui nous dirige de l’enfance a l’âge adulte, qui forme nos personnalités, nos croyances et nos idéologies est une institution étrangère, empruntée de nos colonisateurs.
Même ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir des études cherchent leur avenir ailleurs. Quitter les Philippines, c’est toujours la solution pour tous les problèmes. En fait, le nombre approximatif des Philippins habitant et travaillant à l’étranger est plus de dix millions. À mon avis, le nombre continuera d’augmenter face aux réalités économiques, le manque d’opportunités, le phénomène de mondialisation et un président imbécile.
Par conséquent, je me sens que les jeunes d ‘aujourd’hui manque une sorte d’appartenance. Peut-être ils manquent un but qui les unit. Chacun a ses propres préoccupations qui sont à l’écart de la notion de la patrie. Il n’y a plus d’ennemis communs qui nous rappellent notre identité commune, nos luttes communes. Il n’y a plus d’Espagnols. Il n’y a plus de révolutions et de guerres. Les manifestations contre la loi martiale sont finies longtemps.
Oui, les conséquences de l’histoire restant sur nos épaules sont tellement lourdes qu’il semble difficile de récupérer. Des problèmes actuels s’ajoutent encore. Je dépeins une image désespérée mais ce n’est pas à nous de nous plaindre.
L’obscurité est terminée. Est-ce qu’on est vraiment perdu ou juste confus ? Ne perdons pas le temps en nous cherchant. Commençons les changements pour vraiment libérer la patrie aujourd’hui.
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